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Le Forum STI se termine et publie une Déclaration ministérielle

Le premier Forum africain sur la science, la technologie et l’innovation (STI) s’est terminé à Nairobi le mardi 3 avril par la publication de la Déclaration ministérielle de Nairobi qui annonce une série de résolutions pour promouvoir et renforcer la science, la technologie et les innovations.

Les ministres, experts en science, et autres participants au Premier Forum africain sur les STI pour l’emploi des jeunes, le développement du capital humain et la croissance inclusive, se sont unanimement engagés à soutenir et à intégrer les politiques, stratégies, programmes et plans d’action STI dans les agendas nationaux et au niveau continental.

Le Forum s’est terminé le 3 avril, après une réunion d'experts de deux jours (1 et 2 avril 2012) et une conférence ministérielle d'un jour (3 avril 2012), tenue sous la présidence du président du Kenya, Son Excellence Mwai Kibaki.

La Réunion des experts a considéré le renforcement des STI à travers l’amélioration de l'enseignement des sciences, de la technologie et des mathématiques (STEM), le développement de la recherche scientifique et des systèmes d'enseignement supérieur équipés et adaptés pour répondre à la demande d’une éducation des STEM de qualité. Elle a également partagé des expériences porteuses qui ont réussi à encourager l'innovation et à développer les compétences entrepreneuriales, à favoriser l’exploitation des connaissances existantes en STI au niveau mondial et à cultiver un écosystème dynamique propice au développement d'innovations. Les participants ont également pris connaissance d’initiatives qui se sont attaquées aux défis dans les domaines de l'agriculture, de la santé, de l'eau et de l'énergie et se sont mis d’accord pour mener des actions tangibles.

La réunion des Ministres s’est focalisée sur l’intégration des politiques STI dans les programmes de développement national et régional ainsi que sur les investissements et mécanismes de financement des STI.

« En dépit des progrès réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour que l’Afrique devienne une plaque tournante internationale pour les innovations. A cet égard, il est urgent de contrôler et de  contenir l’importante fuite des cerveaux à l’extérieur du continent. Nous avons besoin de politiques et d’une infrastructure de recherche et de développement qui permettront d’attirer et de retenir des chercheurs de haut niveau », a indiqué le Président Kibaki dans ses remarques liminaires lors de la Conférence ministérielle.

C’est une préoccupation qui a également été exprimée par Irina Bokova, la Directrice-Générale de l’UNESCO, qui travaille avec plus de vingt pays africains pour revoir les politiques STI existantes et aider à la formulation de politiques nationales de STI. L’UNESCO œuvre également pour le renforcement des capacités des chercheurs.

Elle a déclaré : « L'Afrique est aujourd'hui en mouvement. La science, la technologie et l'innovation sont essentielles pour maintenir notre élan. Notre vision est claire, mais nous devons faire plus pour la défendre -- l'équité sociale, la protection de l'environnement et un développement économique durable et écologique font partie d'un seul et même programme».  « Nous avons besoin d'un programme de recherche scientifique intégrée pour mieux comprendre le monde, identifier les limites et les points critiques » a-t-elle ajouté.

Donald Kaberuka, le président de la Banque africaine de développement a exhorté les nations africaines à considérer les STI comme un moyen de créer de la richesse dans leur pays à travers le soutien apporté à l'entreprenariat et aux innovations, pour assurer la croissance et la durabilité, et de s'écarter des richesses héritées et limitées comme le pétrole et les minéraux qui sont épuisables.

Il a insisté sur l'importance pour l'Afrique de commercialiser ses propres innovations et d'élargir les services financiers en faveur de l'innovation. « Je suis très heureux que cette conférence soit axée sur l’innovation et l’entreprenariat, ainsi que sur la recherche en science et le développement », a-t-il ajouté.
Il a également insisté sur la nécessité de renforcer les instituts d’enseignement supérieur. « Les meilleurs d’entre nous partent étudier à l’étranger et y restent. Nous devons trouver le moyen de ramener nos meilleurs éléments pour que l’Afrique passe du stade du consommateur à celui de producteur de connaissances »,
a déclaré M. Kaberuka. 
 
Erastus Mwencha, Président adjoint de la Commission de l'Union africaine, a également affirmé le soutien de l'Union africaine pour permettre à l'Afrique d'assurer son autonomie dans les STI.

La conférence ministérielle s'est terminée par la publication de la Déclaration ministérielle de Nairobi qui inclut une série de mesures en faveur de l’utilisation des STI pour le développement durable.
Dans la Déclaration, les ministres conviennent de :

• Renforcer le lien entre l'éducation (STIM) et les marchés du travail en Afrique ;
• Renforcer les liens entre la production de connaissances et le développement des entreprises;
• Renforcer la recherche scientifique en Afrique ;
• Utiliser les STI en faveur du développement durable ;
• Renforcer les réseaux régionaux et la coopération Sud-Sud et Nord-Sud en STI ;
• Promouvoir les STI comme moteur de la croissance inclusive et de l'emploi des jeunes en mettant l'accent sur l'esprit d’entreprise.

Ils s'engagent également à :
• Renforcer les établissements d'enseignement supérieur et les instituts de recherche pour développer le capital humain dans l'enseignement des STIM ;
• Contribuer aux initiatives internationales visant à promouvoir les STI ; notamment la Conférence la Science avec l’Afrique, les initiatives d’AMCOST, l’initiative pour l’emploi des jeunes de la BAD, la CUA - l’ECA- l’OIT, et les initiatives de l’UNESCO et de l’OIT axées sur la jeunesse et les STI ;
• Soutenir le plein établissement et la gestion de l'Université panafricaine (PAU), l'Observatoire africain pour la science, la technologie et l'innovation (AOSTI), et les bourses de recherche de l’UA ;
• Soutenir le processus de révision du Plan d'action consolidé (PAC) de l’UA ;
• Renforcer la coopération avec l’UNESCO, l’UNECA, la CUA, la BAD et l’ADEA dans les STI ;
• Inviter les états membres de l'UA à soutenir la mise en œuvre effective des résultats de la Triennale 2012 de l’ADEA.  

Le dernier jour du Forum, Son Excellence le Président Kibaki a remis une récompense à cinq jeunes innovateurs Kenyans ayant participé à « l'Afrique en mouvement » une exposition qui a mis en valeur des innovations dans des domaines divers, notamment l'application des TIC dans les domaines de la santé, de l'agriculture et de l'éducation.

Les résultats et les recommandations du Forum, y compris la Déclaration ministérielle, seront intégrés dans les futures initiatives STI, notamment les réunions annuelles de la Banque africaine de développement en et la Conférence ministérielle africaine sur les sciences et technologies ( AMCOST) qui se tiendront en mai 2012, ainsi que la réunion « la science avec l'Afrique », prévue en juin 2012.

Les  ministres ayant des responsabilités dans le domaine de la science, de la technologie et de l’innovation, la finance, la planification et l’éducation et plus de 300 experts en science, des représentants des Communautés économiques régionales (CER), des responsables techniques de haut niveau des instituts d’enseignement supérieur et de recherche, des centres d’excellence, des organisations de la société civile et des jeunes ont assisté au premier Forum Afrique sur la Science, la technologie et les innovations.

Ce Forum de trois jours a été accueilli par le gouvernement du Kenya et organisé par la Banque africaine de développement (BAD), l’Union africaine (UA), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) et l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA).